"Kodo", l'art d'écouter les parfums.
Divers jeux ont été développés autour de cette pratique ancestrale qui implique l'appréciation des senteurs de bois aromatiques précieux.
© Nippon Kodo
"Kodo", qui signifie littéralement "la voie du parfum", complète la trinité des arts japonais du raffinement aux côtés de l'ikebana, l'art floral, et du sado, la cérémonie du thé. Cette pratique artistique complexe respecte des règles d'étiquette strictes et méticuleuses. Les mots, les gestes et le comportement jouent tous un rôle significatif dans la célébration. L'objectif est de former son esprit à se concentrer uniquement sur le parfum.
Ce rituel ancien trouve son origine dans une légende datant du début du 6ème siècle. Dans la préfecture de Hyogo, du bois d'aloès précieux ou bois d'agar est apparu sur une plage de l'île d'Awaji. Après l'avoir brûlé, les habitants l'ont offert à leur seigneur local. Cependant, l'encens s'est ancré dans la culture japonaise grâce aux moines bouddhistes. Initialement utilisé comme accessoire religieux, les aristocrates japonais ont transformé cette gomme résineuse parfumée en une source de divertissement olfactif pendant l'ère Muromachi (1336-1573).
Une cérémonie codifiée mais divertissante
Purification de l'esprit et du corps, éveil des sens et de l'âme, moyen de guérir la tristesse et la solitude… À travers la cérémonie du kodo, il est possible de recevoir les dix bienfaits de cet art. Le rituel se déroule dans une pièce pouvant accueillir de six à quinze personnes, les participants s'agenouillant sur le tatami pour former un carré.
Le komoto, qui prépare l'encens, remplit une coupe de cendres de riz, appelée kiki-gouro, et place un morceau de charbon de bambou brûlé au centre. Ensuite, des lignes traditionnelles représentant les cinq éléments de la pensée - eau, terre, feu, bois et métal - sont créées. Pour libérer les parfums du bois précieux, ils placent une petite plaque de mica (un minéral en feuilles) au centre du charbon. Une fois les arômes libérés, les invités peuvent à tour de rôle "écouter" le parfum délicat (cette expression est préférée à celle de "sentir" en japonais). En même temps, le maître prépare un second bol pour comparer les senteurs.
Pour familiariser les participants avec les différents parfums pendant la cérémonie, il existe près de trois cents jeux, ou kumiko, qui associent différents types de bois parfumés aux saisons, aux poèmes ou aux voyages.
Aujourd'hui, l'art de l'encens est confidentiel. Cet exercice est conduit par seulement deux institutions fondatrices, l'école Shino-ryu et l'école Oie-ryu. Il faut un minimum de 30 ans de formation pour maîtriser l'art du kodo.
Plus d'informations peuvent être trouvées sur le site de la marque japonaise d'encens et de parfum Nippon Kodo.
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